Une question qui dérange
Tout le monde le sait, la consommation mondiale de viande ne cesse de croître et cette surconsommation carnée nécessite toujours plus de nourrtiture et de terres pour le bétail et ce au détriment des populations les plus démunies.
Outre la pollution qu'elle génère, un autre aspect de cette surconsommation se pose : les milliards d'animaux de rente élevés et abattus chaque année dans les élevages industriels que l'on préfère oublier.
J’ai beaucoup aimé ce livre à la fois touchant et édifiant qui nous interroge sur notre rapport aux animaux que nous consommons. Jonathan Safran Foer met en lumière nombre de tabous mais comme il le dit lui-même, ce n’est pas un livre de propagande. Nul prosélytisme ici mais plutôt une invitation à réfléchir.
Je me suis reconnue dans les questionnements que l’auteur a éprouvés. Il y a des années, caressant un agneau tout mignon dans un champ, je n’aurais pas supporté de voir quelqu’un le tuer sous mes yeux et pourtant le lendemain au restaurant je mangeais une tranche de gigot avec des flageolets. Curieux paradoxe.
Je me sentais lâche et hypocrite mais après tout il fallait bien se nourrir.
L’indignation laissait place à la résignation.
Un beau jour, je n’ai plus réussi à surmonter mes contradictions. Il m’est devenu impossible de faire fi du malaise que je ressentais à consommer de la viande et je suis donc devenue végétarienne. Et tant pis si parfois il a fallu affronter l'incompréhension de certains que le simple contenu de mon assiette agressait. Tant pis aussi pour les railleries et autres questions ironiques sur le "cri de la carotte".
En France, la plupart des gens refusent de consommer du chien ou du cheval. Pourquoi cette hiérarchie ? La vie d’un chien vaut-elle plus que celle d’un lapin ou d’un porc ? Personnellement, je ne le crois pas.
Bien sûr on me rétorquera que c’est de la sensiblerie ou qu’il y a des causes plus importantes à défendre. Après tout le lion dévore bien des gazelles.
Le lion le fait par instinct : il est carnivore par nature et n’a pas le choix. Nous humains avons ce choix. Je ne crois pas que cela soit de la sensiblerie mais plutôt de l’empathie.